Une nouvelle vie pour la barque de la Savoie, un grand voilier
C’est l’association « Mémoire du Léman » qui a reconstruit la barque de Savoie en 1997 sur le port de Thonon. La Savoie flotte sur le lac Léman depuis le 11 juin 2000. Elle est reconnaissable à ses mâts vert et blanc.
Cette barque sert de navire de croisière avec pour port d’attache Evian.
C’est une barque qui peut atteindre quand sa grande voile est hissée par grand vent une vitesse de 20 km/heure. Il faut en moyenne 6 à 7 équipiers pour hisser la grande voile.
Cette barque a navigué sur le lac Léman jusqu’en 1950. Elle fut construite en 1896 aux chantiers de la Belote à Genève. Elle avait une capacité de charge de 200 tonnes, une longueur de 35 m et une largeur de 8 m avec 390 m².
Ces barques servaient à transporter des volumes importants de marchandises comme les pierres provenant des carrières de Meillerie.
Ce village de Meillerie est construit sur une falaise rocheuse. Jean-Jacques Rousseau disait de lui : « il est triste et horrible ; il en est plus conforme à l’état de mon âme et je n’en habiterais pas si patiemment un plus agréable ».
En plus de fournir les pierres pour des constructions en Savoie, ces pierres servirent à la construction du palais de la S.D.N construit à Genève en 1931. La route du lac aboutit à St-Gingolph, village moitié français, moitié suisse.
Les suisses ont deux barques semblables : La Neptune et la Vaudoise (modèle réduit d’une barque lémanique).
Reconstruction de la barque de Savoie
Utilisation du même plan qu’à l’époque et même matériau : le bois.
La quille
Vers le XIX°, les chantiers navals du Léman allaient dans la vallée de Joux, choisir le sapin destiné à être transformer pour la quille des barques.
La commune du Sentier a donné un sapin président en 1995. Ce sapin atteignait la hauteur de 47 m, âgé de plus de 180 ans, d’un diamètre de 1,70 m. Ce sapin fut une quille de 27 m de long.
La proue
Ce fut un chêne rouge du Domaine de Ripaille qui l’a donné.
Les membrures
Les 62 membrures de la coque sont en chêne. Ces bois proviennent essentiellement de la forêt de Messery. Ces chênes ronceux sont très solides. Les pièces courbes ont été utilisées pour l’arrière de la barque.
Les coque et contre coque
Pour assurer la rigidité de la barque, il fallait des pièces de mélèzes longues de 20m minimum. C’est dans les Aiguilles du Queyras que ces pièces furent trouvées. C’est un bois très gras, imputrescible, qui glisse très bien sur l’eau.
Le gouvernail
Il est en chêne des forêts de Ripaille et de Messery. La barre est en chataigner d’Orcier.
Les antennes
Elles sont fragiles et sont fabriquées avec de l’épicéa. Elles sont longues de 32 m avec 40 cm de diamètre à la base. Ces bois de la forêt du Recardet ont été offerts par la commune de Chatel.
Les mâts
Les deux mats sont en mélèze, d’une hauteur de 17 m et proviennent de la forêt Marine d’Oulx en Italie.
L’ameublement intérieur
Il est réalisé en châtaigner. L’odeur de ce bois éloigne les insectes, les mouches, les araignées.
Le calfatage, l’étanchéité de la coque entre chaque bordée était réalisé avant avec de la fibre d’écorce de tilleul tressée puis trempée dans du goudron et aujourd’hui en filasse tressée.
N’hésitez pas à aller voir cette barque sur son port d’attache et profitez en pour faire la croisière, cela vous donnera un avant goût de la traversée que les équipages d’autrefois sachant que l’ancêtre de cette barque lémanique, transportait des pierres.
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