Pour rétablir les équilibres politiques européens, sur une brève période (1713-1718), la Sicile est annexée au règne de Vittorio Amedeo, puis passe sous la domination autrichienne des Asbourgs (1718-1734), pour finir finalement, avec l'espagnol Carlo III, sous les Bourbons, comme État autonome dans le Règne de Naples. La noblesse traverse alors une période de grandes richesses et de privilèges, en érigeant des somptueux palais et maisonnettes de villégiature. Sous le règne de Ferdinando IV (1759-1825), fut supprimer l'odieux Tribunal du Sant'Uffizio, et fut entamé une série importante de réformes qui concernèrent surtout le fisc et l'instruction. Sur la vague de la Révolution française, furent mises, en 1812, en place des réformes constitutionnelles, mais deux ans après, la Cour napolitaine fit de la Sicile une province. La bataille sera ouverte, et cette fois Palerme donnera vie aux révoltes populaires : d'abord en 1820 et ensuite en 1848, lors des mouvements révolutionnaires dans toute l’Europe contre les régimes des absolutionistes. En 1860, Giuseppe Garibaldi - appuyé du Piémont, de Cavour et de l'Angleterre - débarque avec ses mille volontaires (les célèbres «Chemises rouges») à Marsala, met en fuite les bourbons et triomphe à Palerme, en rattachant les Deux-Siciles au nouveau royaume d'Italie. La Sicile perdit alors son indépendance qu'elle n'a plus retrouvée depuis.
Dans le nouvel État national, Palerme, après un demi siècle d'abandon, soigne doucement ses blessures ; on forme une bourgeoisie mercantile avec une timide activité industrielle ; la ville s'étend au-delà du centre historique, naissent de nouveaux quartiers, réalise la " coupe " de Rome prévue du plan régulateur Giarrusso ; sur le modèle des grandes capitales européenne, on édifie deux grands théâtres, la Politeama et le Maximum. C’est l'époque du Florio, la famille de grands entrepreneurs, qui développent le commerce, la culture… Palerme traverse une époque florissante, avec une grande renommée en Europe grâce à l'architecte Ernesto qui réussit à faire venir des artistes et de grands maîtres de l’architecture. Profondément blessée par les bombes de la seconde guerre mondiale, Palerme en 1947 devient siège du Gouvernement et de l'Assemblée régionale sicilienne. Le tremblement de terre de 1968, laissera lui aussi de nombreuses cicatrices, avec la détérioration des lieux médiévaux. Mais aujourd’hui, sous une nouvelle impulsion, la ville de Palerme et ses habitants, le gouvernement, les associations et l’Europe mettent tout en œuvre pour la restauration et la réutilisation des magnifiques monuments, souvenirs d’Orient encore endormis.
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