Chambéry
Le corps des mains, l’expo du Centre Hospitalier Métropole Savoie
Cette exposition n’est pas ouverte au grand public dans l’immédiat en raison des interdictions et restrictions de visites qu’impose la situation sanitaire. Néanmoins, la direction du CHMS ainsi que Monsieur Salomon ont choisi de la montrer pour l’ensemble des soignants et patients et parce que l’hôpital reste un lieu de vie.
En 2020, après des rencontres et échanges avec la mission culture du Centre Hospitalier Métropole Savoie, Jean-Marc Salomon, président-fondateur de la Fondation pour l’art contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon, a proposé de mettre à disposition du Centre Hospitalier Métropole Savoie une partie de sa collection liée à John Coplans en raison de sa résonance et de son sens avec l’orientation que la mission culture de l’établissement a choisi d’emprunter dès 2019.
Depuis deux ans, la mission culture suggère aux artistes invités et en résidence d’explorer des notions et éléments intangibles en lien avec les établissements de soins, tels que le corps, la cicatrice, la lumière et les couleurs spécifiques aux hôpitaux mais aussi l’attente. Tout ce qui imprègne la mémoire sensorielle du patient. Cette exposition complète un cycle d’expositions passées et à venir qui abordent ces éléments. Elle souligne ce que nous rappelle la pandémie que nous traversons : combien le corps est finalement fragile et périssable, quelle place pour la vulnérabilité et la vieillesse dans nos sociétés contemporaines. Elle met aussi en exergue les mains, une partie du corps humain qui est le 1er lien patient/ soignant, l’un des 1ers instruments du diagnostic mais aussi un vecteur de transmissibilité.
Célèbre pour sa série d’autoportraits en noir et blanc, John Coplans photographie son corps nu pour la première fois à l’approche de la soixantaine. Ce corps qu’il rend incontournable par la démesure d’échelle qu’il lui inflige raconte son histoire et porte en lui les traces indéfectibles du vieillissement. C’est notamment ce qui caractérise ses photographies : le nu n’est ni féminin, ni jeune, ni l’archétype du beau idéal, ni dévoilé dans sa globalité mais uniquement par fragments recomposés. L’absence de visage prive le modèle d’identité, lui conférant ainsi une universalité. John Coplans explore la question de la représentation du corps dans les sociétés contemporaines. Ses œuvres interrogent nos perceptions mais aussi la fragilité de notre condition humaine.
John CoplansArtiste, historien de l’art, photographe et critique John Coplans nait en Angleterre en 1920 (décède à New York en 2003). Il passe plus de vingt-cinq ans en Afrique. Après avoir commencé une carrière d’artiste à Londres en 1946, il s’installe aux États-Unis en 1960 où il devient co-fondateur, puis rédacteur en chef de la revue Artforum et auteur de nombreux livres sur l’art moderne et contemporain. Il dirige également trois musées américains : The Art Gallery, University of California (de 1965 à 1967, à Irvine), The Pasadena Art Museum (de 1967 à 1970) et The Akron Art Museum (de 1978 à 1980). En 1980, à 60 ans, il reprend une activité artistique, qui se poursuit avec la série photographique des Autoportraits commencée en 1984, dont une partie est présentée au Studio. (Biographie du Centre Pompidou) |