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Enquête inédite sur le harcèlement scolaire dans les transports scolaires

Enquête inédite sur le harcèlement scolaire dans les transports scolaires

 

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Laurent Wauquiez, Président d’Auvergne-Rhône-Alpes, a créé une mission de lutte contre le harcèlement scolaire, afin que la Région soit moteur en France et en Europe pour faire reculer le harcèlement.

Pour évaluer la proportion d’élèves victimes de harcèlement et déceler d’autres formes de relations inopportunes dans les transports scolaires, la Région a mené une enquête inédite en France sur le harcèlement dans les transports scolaires.

À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, la Région dévoile les résultats.

 

 

La Région engagée dans la lutte contre le harcèlement

Il y a un an, la Région s’engageait pour la première fois dans la lutte contre le harcèlement scolaire avec six actions innovantes :
– Création d’un centre de référencement des acteurs régionaux
– Mise en place d’une boîte-à-outils numérique
– Lancement d’un grand appel à projet pour soutenir les initiatives locales
– Soutien aux initiatives lycéennes
– Formation des agents des lycées
– Organisation des premières Assises régionales dédiées au harcèlement scolaire

Cependant, la connaissance du fléau reste encore aujourd’hui trop parcellaire. Pour Laurence Bussière, Conseillère régionale en charge de la mission de lutte contre le harcèlement scolaire, « Le retard de la réponse politique est aussi un retard épistémologique. Si la Suède et la Norvège se sont engagés dès les années 1970-1980, il a fallu attendre 2011 pour avoir enfin un engagement clair en France. C’est près de 40 ans de retard que nous devons aujourd’hui nous donner les moyens de rattraper en travaillant bien sur le fond du phénomène ».

L’enquête confirme que le harcèlement déborde largement le cadre de l’établissement scolaire…

Une enquête pour évaluer la proportion d’élèves victimes de harcèlement

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Sous l’impulsion d’Anne Lorne, Conseillère régionale, alors en charge de la mission harcèlement scolaire, et avec le soutien de Paul Vidal, Conseiller délégué en charge des transports scolaires et interurbains, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a donc confié aux spécialistes auvergnats Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette la réalisation en février 2019 d’une enquête inédite sur la question du harcèlement scolaire entre jeunes dans les transports scolaires, afin d’obtenir un véritable état des lieux.

Cette enquête permet d’avoir enfin un aperçu des faits d’intimidations, de violences et de harcèlement qui peuvent se manifester lors des déplacements collectifs des élèves :
– Un élève sur cinq se reconnaît comme victime d’intimidation ou de violences dans les transports scolaires
– Les intimidations psychologiques sont deux à trois fois plus fréquentes que les atteintes physiques aux personnes ou aux biens
– Les deux tiers des problèmes rencontrés dans les transports scolaires sont occasionnels
– Ces intimidations et ces violences multiplient par deux à trois le sentiment d’insécurité et l’angoisse des jeunes : elles ont des conséquences négatives pour l’ensemble des élèves utilisateurs
– 80% des victimes d’intimidations ou de violences seraient en mesure d’identifier leurs agresseurs, « identification d’autant plus aisée, souligne l’enquête, que ces derniers fréquentent le même établissement voire la même classe que les victimes » (J.-P. Bellon et B. Gardette)
– Seul un agresseur sur cinq est une personne extérieure à l’univers scolaire de l’enfant intimidé ou harcelé
– Il y a un lien direct entre harcèlement dans les transports et harcèlement à l’école : « Les élèves rencontrant des ennuis ou subissant du harcèlement dans les transports connaissent également des problèmes, de nature et d’intensité similaires, dans leur établissement scolaire » (J.-P. Bellon et B. Gardette).
– Un réel problème de signalement et de prise en charge : « À peine une victime sur 10 signale ses problèmes à un responsable des transports, un sur trois en parle à sa famille, 35% s’enferment dans le silence et quasiment personne (1.6%) n’évoque le problème avec des personnels de l’établissement scolaire. L’école est donc la grande oubliée des signalements » (J.-P. Bellon et B. Gardette).

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L’enquête confirme que le harcèlement déborde largement le cadre de l’établissement scolaire. A la manière du cyberharcèlement, les transports s’inscrivent dans les lieux d’extension du phénomène. La Région poursuit donc ses investissements pour renforcer la sécurité dans les transports scolaires, et lancera, dès début 2020, l’équipement de 60 à 80 cars, pour un montant global de 250.000 €. « Cette enquête est un outil précieux qui non seulement valide les investissements récents de la Région en matière de sécurité des transports scolaires, mais qui en plus nous ouvre de nouvelles pistes« , Paul Vidal, Conseiller délégué en charge des transports scolaires et interurbains.

De plus, cette enquête confirme qu’en matière de harcèlement scolaire, le premier des défis est d’abord de libérer la parole des jeunes qui connaissent quasi systématiquement l’auteur du harcèlement dont ils sont victimes. Le soutien aux initiatives lycéennes pour mobiliser les jeunes eux-mêmes et la sensibilisation des parents et des agents des lycées sont donc plus que jamais des priorités absolues auxquelles viendra répondre début 2020 l’attribution de plus de 100.000 € d’aides à des initiatives locales dans le cadre du grand appel à projet « Stop harcèlement ».

Une enquête réalisée auprès de 840 jeunes

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– 840 usagers des transports scolaires interrogés
– 45,7% de filles et 54,3% de garçons
– Collégiens, lycéens et étudiants en BTS
– Sur 10 lignes régulières de transport scolaire
– Dans les quatre départements d’Auvergne-Rhône-Alpes où la Région assure le pilotage des transports scolaires : Ardèche (254 élèves), Drôme (180 élèves), Savoie (195 élèves), Haute-Savoie (211 élèves)
– La collecte des données a été réalisée par des enquêteurs de la société Objectif Terrain, missionnés par la Région pour intervenir dans les bus scolaires.

Deux types de violence ont été étudiés dans l’enquête :
– Les atteintes physiques, qu’il s’agisse d’agressions corporelles, d’atteintes aux personnes ou aux biens
– Les atteintes d’ordre psychologiques, à travers les trois catégories de violences verbales que sont les moqueries, l’ostracisme et les surnoms.

La 2ème édition des Assises régionales du harcèlement scolaire prévue en 2020 sera l’occasion d’une présentation complète de la démarche et de ses résultats.

Qui sont Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette ?

Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette sont des pionniers de la lutte contre le harcèlement en France. Créateurs en 2006 de la première base de ressources documentaires francophone sur le sujet, (harcelement-entre-eleves.com), ils ont fondé en 2007 l’APHEE (Association pour la Prévention du Harcèlement Entre Élèves). À l’origine en 2007 de la première enquête statistique française visant à mesurer la fréquence du harcèlement scolaire, ils l’ont publié dans l’ouvrage Harcèlement et brimades entre élèves, La face cachée de la violence scolaire (Paris, Fabert, 2010).

Introducteurs en France de la méthode de la préoccupation partagée développée dans la lignée des travaux du suédois Anatol PIKAS, ils ont également publié :
– Harcèlement et cyberharcèlement à l’école : une souffrance scolaire 2.0 (2017)
– Harcèlement scolaire : le vaincre, c’est possible (2018)

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