Jeudi 22 avril 2014, dans le cadre des projets culturels 2014, la mission culture du Centre Hospitalier de Chambéry a inauguré deux projets. Asclepios constitue le premier projet, une commande artistique faite à l’artiste Ludovic Paquelier pour la réalisation d’une fresque qui traite de l’univers de l’hôpital, livrée aux terrasses des horloges.
Dans un autre registre, Lâchons les chiens - dessins, est le second projet qui a été inauguré à la même date. Suite à un travail avec le service de radiothérapie du Centre Hospitalier, l’artiste Guillaume Dorvillé, a proposé un projet d’arts plastiques pour le couloir qui mène au nouvel accélérateur.
Asclepios de Ludovic Paquelier
Vue de la Cafeteria des Terrasses de L’horloge
© Ludovic Paquelier 2013
| | Depuis 2013, le Centre Hospitalier de Chambéry s’est engagé dans un principe de création d’œuvres d’art in-situ. Le principe est d’inviter chaque année un artiste à investir une partie du Centre Hospitalier (mur, couloir, plafond, sol, intérieur et/ou extérieur etc.). Pour 2014, c’est l’artiste Ludovic Paquelier qui a été choisi pour la réalisation de cette œuvre.
Peinture murale noir sur fond blanc 3 X 2 mètres, Asclepios est une composition qui traite du monde de l’hôpital. Ludovic Paquelier associe des images qui deviennent des indices, des mots clefs pour les spectateurs. |
On trouve donc, pêle-mêle, un labyrinthe, une spirale, un motif de peau de serpent, le caducée ; un paysage relaxant, le mot Asclepios (dieu de la médecine dans l’antiquité grecque)… tout ceci relevé par la figure du médecin qui se tourne devant nous pour nous narguer, son indexe en l’air , en nous faisant sous-entendre qu’il a trouvé la clef de cette énigme. Cette composition invite le spectateur se faire sa propre réponse tout en profitant d’un moment de relaxation.
Né en 1971, vivant et travaillant à Lyon/Valence, Ludovic Paquelier raconte des histoires à partir d'un stock disponible d'images (magazines, publicités, cinéma, internet,...). Ces éléments sélectionnés peuvent être moteur de dessins, ou de peintures (à l'acrylique noir sur toile ou sur mur), parfois de volume. Les formes, scènes ou paysages représentés dans ses œuvres associent le plus souvent un aspect fragmenté à une dimension de prolifération. Des figures indéterminées et inachevées y évoluent, dans une atmosphère énigmatique, parfois cinématographique. L'artiste s'empare souvent du potentiel du site où il expose, l'histoire et les caractéristiques d'un territoire pouvant devenir le lieu d'un scénario fantastique. Ludovic Paquelier est représenté par la galerie Sandra Nakicen à Lyon.
Lâchons les chiens - dessins, de Guillaume Dorvillé
Lâchons les chiens - dessins - © Guillaume Dorvillé, 2014
| | Suite à la livraison d’un nouvel accélérateur au Centre Hospitalier, le service de radiothérapie a souhaité se rapprocher de la mission culture pour aménager le couloir qui mène à l’appareil. Ce couloir dispose des traits architecturaux du nouvel hôpital et est équipé selon les nouvelles normes. De chaque côté se dressent des murs blancs sur lesquelles est assemblée une protection plastique "toujours blanche" sur le 1er mètre. Le couloir semble donner une allure triste au service et notamment pour les patients qui se rende en salle de soin. Aussi, le service de radiothérapie a souhaité la réalisation d’un projet artistique qui viendrait modifier l’apparence de ce couloir. La mission culture a donc proposé la mise en place d’un projet collaboratif avec un comité de travail désigné dans le service de radiothérapie qui s’est réuni à chaque étape du projet pour valider sa cohérence les enjeux du service. |
L’objectif principal de ce projet se dirige vers les patients atteints de cancer qui sont en phase de soin intensif. L’enjeu est d’arriver à faire rentrer les patients dans un univers qui les transportera en dehors des réalités des soins le temps d’une traversée de couloir.
Lâchons les chiens est une série de onze dessins, au format 24 par 30 cm dans le sens vertical, inspirées des nouvelles de Brady Udall* regroupées sous le titre Lâchons les chiens aux éditions 10/18. A chaque nouvelle, un dessin est associé et est installé dans le couloir de radiothérapie. Les dessins mélangent les figures qui composent l’univers graphique de Guillaume Dorvillé à l'atmosphère et aux images qui se dégagent des nouvelles de Brady Udall.
"Le dessin est pour moi un acte de liberté sans compromis. Je dessine à 200 sur la file de gauche. Mon cerveau s’émiette sur la feuille. Effet boule de neige. Je suis mon intuition. Celle-ci m’emmène dans des endroits peu sûrs : terrains de basket, aires d’autoroutes, stations spatiales... C’est là où je me sens bien, à la périphérie. Pas la peine de me suivre je vais trop vite. Les bandes blanches se peignent sur ma peau et je deviens un peu indien. Ce ne sont pas des peintures de guerre. Elles servent à m’effrayer moi-même. A la fin de chaque voyage, j’ai envie d’évoquer la magie contenue dans ces bribes. Si vous n’êtes pas si à l’aise face à tout ça, alors j’ai réussi à partager ce que j’avais avec vous". S’est ainsi que se défini Guillaume Dorvillé.
* Brady Udall, né en 1971 en Arizona, enseigne la littérature dans une université du Middle West. Révélé par son premier recueil de nouvelles, Lâchons les chiens, salué par une presse internationale, il est considéré comme l'un des écrivains américains les plus originaux de la jeune génération. Après Le miraculeux destin d'Edgar Mint, il signe son nouveau roman, Le polygame solitaire (éditions Albin Michel 2011).