Mars 1950
Mlle Muller de Schongor pose pour une photo souvenir avec ses élèves
| | C’est du 9 au 30 mars 1950 que les classes de neige furent inventées. Une première française que l’on doit à des enseignants aux idées "révolutionnaires" pour l’époque.
Les classes de neige, une pratique si courante que l’on aurait presque oublié combien elle a pu marquer des générations d’enfants venus découvrir les sports d’hiver. Pourtant, cela fera 60 ans que les classes de neige existent. Pour être précis, elles ont eu lieu du 9 au 30 mars 1950 au chalet "les Bambinos" (Praz-sur-Arly) qui se nomme désormais Val Soleil et qui accueille toujours des groupes à Praz-sur-Arly. Cette invention historique figure au livre des inventions. Lancées à l’initiative de Mme et Mr Lorphelin, directeurs du cours Victor Hugo à Paris, sur une idée de Mlle Muller de Schongor, institutrice dans ce cours. La formule était révolutionnaire pour l’époque. Toute la classe avait été transférée pour quelques temps dans le centre de vacances. |
Si les enfants bénéficient aujourd’hui de cours de ski et d’une multitude de loisirs, les élèves de l’époque avaient cours toute la journée, excepté les descentes de luge autour du chalet. Depuis, de nombreuses variantes ont été développées : classes vertes, découvertes, de mer…
Un enjeu majeur pour l’économie locale
Le secteur des classes de neige est en crise aujourd’hui en France. Hésitation des enseignants devant les responsabilités, concurrence des classes de découverte… Pourtant, l’enjeu économique est de taille pour les stations de ski.
La commémoration des 60 ans de classes de neige à Praz-sur-Arly arrive en période de crise du secteur des groupes d’enfants. Cette forme de tourisme subit, en effet, une baisse progressive depuis une vingtaine d’années. Le tourisme haut-savoyard y est tout à fait sensible puisque le département est le premier en France en matière d’accueil de groupes d’enfants, enregistrant trois millions de journées par enfants. Les classes de neige, par exemple, ont connu leur âge d’or dans les années 70. Aujourd’hui, cette forme de tourisme est concurrencée par d’autres formules de vacances. Elle est aussi, et surtout, victime de la médiatisation de problèmes survenus dans certains centres de vacances et de l’inquiétude des professeurs vis à vis des problèmes de responsabilité. Comme le rappelait une institutrice de La Ciotat : "si on imagine un accident avec un élève, on pense tout de suite à la prison". En effet, l’encadrement fait face à des responsabilités de plus en plus lourdes. Parallèlement, la politique d’aide aux familles prônée par l’Etat a beaucoup changée, privilégiant dorénavant les activités en centres aérés, souvent à l’intérieur même du département de l’enfant.
Autant de causes qui expliquent l’évolution à la baisse des séjours dans le département. La durée des classes de découvertes en Haute-Savoie, par exemple, est passée de 21 jours en 1971 à 7 jours en 1995. Le nombre de nuitées dans les centres de vacances a chuté de 40% en 15 ans. Entre 1994 et 1999, 150 établissements ont dû fermer leurs portes, établissant le nombre de structures d’accueil à 515 aujourd’hui. L’enjeu économique est donc indiscutable.