© OT Aussois
| | Le portail (XIIème siècle), beaucoup plus ancien que l'église elle-même, est un réemploi. Il permet d'accéder à un vestibule spacieux, bien utile en pays de montagne, en hiver ! A droite, avant d'entrer dans la nef, la chapelle St-Jean-Baptiste a été maintes fois délabrée et restaurée. Dans l'église, de très nombreuses richesses classées ou inscrites sur l'inventaire supplémentaire des A.O.A (base de données AOA des objets protégés). On ne peut les citer toutes : on remarquera en particulier les tableaux, les bancs de bois sculptés, le bénitier de pierre (XVIème siècle) et la "poutre de gloire" caractéristique de la spiritualité de l'époque, en bois doré, soutenant le Christ en croix accompagné de la Vierge et de St-Jean ; des angelots recueillent le sang des plaies du crucifié dans des calices. |
L'église d'Aussois est nommée pour la première fois dans une bulle de 1184, par laquelle le Pape Lucius III confirme les droits et possessions de l'Evêché de Maurienne. A cette date, elle dépendait uniquement de l'évêché et était libre collation. Il faut rappeler toutefois qu'à cette date, la moitié à peu près des églises paroissiales appartenaient à des établissements religieux (Novalaise, St-Michel de la Cluse, etc....) ou bien au chapitre de la Cathédrale. Le 13 juin 1444, Pierre Panerel, Vicaire général du Cardinal de Varambon, évêque de Maurienne, visite la paroisse d'Aussois. Le procès verbal ne nous apprend rien d'important. Signalons l'ordonnance d'enlever les chaudières qui se trouvent dans l'église de St-Jean de ladite paroisse, parce que, entre autres inconvénients, elles gênent l'entrée de l'église. Ces chaudières appartenaient sans doute à la confrérie de St-Esprit et devaient servir à la préparation des repas en commun qui étaient de coutume aux fêtes de Pentecôte. Le vicaire général ordonne, en outre, de supprimer les bancs de l'église et cela, avant la fête de l'Assomption. Il oblige le curé, sous peine d'excommunication, à ne plus permettre que certains de ses paroissiens s'appuient sur l'autel de ladite église pendant les offices. Ces deux dernières ordonnances nous laissent supposer que l'église était très petite et que la suppression des bancs avait pour but de gagner un peu de place. Enfin, le vicaire général délégué par l'évêque, demande aux notables d'Aussois, sous la foi du serment, si leur curé est d'une vie irréprochable, s'il s'acquitte bien de ses fonctions à l'église, s'il administre régulièrement la sainte communion et les autres sacrements. Tous répondent affirmativement. Il leur demande également s'il y a dans la paroisse des hérétiques ou des gens de mauvaise vie. Ils déclarent qu'il n'en existe pas, du moins à leurs connaissances.
Le procès verbal de la visite fait par Mgr de Lambert, le 16 août 1570, est presque aussi laconique. Il nous apprend que le curé s'appelait Jean-Antoine Lathoud, et qu'il résidait dans la paroisse ; que le revenu annuel de la cure était de cent florins de Savoie, que l'église, que les vases sacrés, le mobilier, les livres de cœur étaient en bon état ; que les fonts baptismaux avec leur piscine se trouvaient dans une chapelle dédiée à St-Jean-Baptiste et située près du cimetière ; que cette chapelle était anciennement l'église paroissiale ; que dans l'intérieur de l'église se trouvait trois chapelles, respectivement sous le vocable de St-Antoine, de St-André et de Ste-Catherine. Par son testament fait à Lanslebourg le 8 novembre 1687, le Rd Jean-Baptiste Lathoud d'Aussois, religieux de l'ordre des Barnabites, lègue la somme de trois cents florins, monnaie de Savoie, à la chapelle de St-Jean-Baptiste dudit lieu d'Aussois. Une partie sera employée à la fabrication d'un tableau représentant la Décollation de St-Jean-Baptiste, et le reste aux réparations les plus urgentes de ladite chapelle. Dans une assemblée générale de 1705, 13 avril, les habitants d'Aussois décident de transformer la chapelle de St-Jean-Baptiste, qui venait d'être reconstruite, en un bénéfice résidentiel et presbytéral, dont le titulaire serait chargé de dire une messe matinale au moins depuis Pâques jusqu'à la Toussaint, d'aider le curé dans ses fonctions curiales, d'enseigner à la jeunesse la lecture et l'écriture, les principes de la grammaire ; pour les mettre sur le bon chemin de la vertu.
La nomination du recteur appartiendra aux syndics et au curé. La communauté se charge de fournir ou bénéficier une maison d'habitation avec les gros meubles, ainsi qu'un revenu suffisant. Cette fondation fut homologuée par l'autorité épiscopale le 5 novembre 1706.
Texte extrait du document réalisé par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne (excursion annuelle du 22 juillet 1930).
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