Le commandant Edmond Verlet-Hanus

Il y a cent ans, le déclenchement de la Première Guerre mondiale réunissait les Français dans l’une des plus terribles épreuves que l’Histoire devait leur réserver. Cent ans après, des rassemblements, comme ils l’ont fait, aux endroits même où ils se sont mobilisés, pour honorer le mémoire de ceux qui sont partis au front et qui, pour beaucoup, n’en sont pas revenus. Le commandant Edmond Verlet-Hanus se trouvait parmi eux.   Début août 1914, il a répondu a l’appel du devoir en quittant Chambéry à la tête du 13ème bataillon alpin de chasseurs à pied et en rejoignant les Vosges où il prend part immédiatement aux combats à hauteur de Gérardmer. Du l2 au 26 aout 1914, les chasseurs alpins se battent dans la vallée de Munster et gagnent du terrain jusqu’aux abords de Colmar, Afin de renforcer la ligne de défense au sud de Saint-Die, le bataillon bascule le 27 août, à marche forcée, à l’ouest de la crête des Vosges et gagne le bois de Mandray pour contenir la poussée d’une division bavaroise qui attaque à 2lh.

C’est un succès et le l3ème bataillon fait 250 prisonniers. Toute la journée du 28 août, il maintient la position malgré des pertes sévères, dues notamment au pilonnage de l’artillerie allemande.

 

Le 29 août vers 15h, une salve d’obus éclate à la lisière du bois près du col de Mandray où se tient le commandant Verlet-Hanus. Un brancardier est tué, plusieurs chasseurs blessés, le commandant git a terre : un éclat lui a brisé la cuisse et sectionné l’artère fémorale. Le lieutenant-adjoint, le lieutenant Regaud, fait un garrot avec une cravate. Le commandant placé sur un brancard arrive au col où le médecin-major Guibert donne les premiers soins. Le commandant Verlet-Hanus ne se fait pas d’illusions sur la gravité de sa blessure. Le capitaine le plus ancien, le capitaine Boutle, a été prévenu. Il arrive et le commandant lui recommande de regrouper le bataillon trop dispersé pour faire face à l’attaque qui se prépare. Puis, apercevant un fourrier de sa liaison, il lui dit : "Fourrier, écrivez : le commandant adresse un adieu à tous ses chasseurs, il les conjure de continuer à combattre comme ils ont fait jusqu’ici".

 

Une automobile de réquisition arrive au col, on y place le commandant qui rend son dernier soupir en arrivant à l’hôpital de Gérardmer.

Le 6 septembre1914, une bataille déterminante pour l’avenir de la France vient d’être engagée. Depuis le début de la guerre, le 03 août 1914, les forces allemandes repoussent les armées françaises, britanniques et belges qui se replient en ordre mais sans parvenir à les arrêter. Paris est désormais menacé et à moins d’un sursaut national, la France risque de perdre la guerre en un mois.

 

Percevant un infléchissement vers l`Est du mouvement des troupes allemandes qui offrent désormais leur flanc à une contre-attaque, le général Joffre lance ses troupes à l'assaut sur un front de 225 kilomètres à travers la Brie, la Champagne et l’Agonne. C’est le début de la bataille dite "première bataille de la Marne". Cet affrontement est capital pour la France et décidera du sort de la France dans la lutte qui l’oppose à l’Allemagne. Mobilisant toute son énergie, c`est bien la Nation toute entière qui va se lancer avec courage et esprit de sacrifice dans cette lutte sans merci.

 

Ceux que l’on n`appelle pas encore les "poilus", soutenus par tous leurs compatriotes participant à l’effort de guerre, vont ainsi s’engager avec une détermination et une volonté qui forcent l’admiration.