Bella - © Sergio Palumbo - 123 Savoie
© Sergio Palumbo - 123 Savoie
| | Du 22 février au 2 mars 2014 se déroule à Paris, l’incontournable Salon International de l’Agriculture, qui fêtait l’année dernière son 50ème anniversaire. Pour ce nouveau rendez-vous, c’est Bella, une Tarine, qui a été retenue pour en être l’égérie, et pour son départ vers la Capitale, accompagnée de ses "copines", elle nous a donné rendez-vous ce vendredi 21 février 2014 matin au lycée Agricole Reinach à la Motte-Servolex.
La race Tarentaise à l’honneur
Depuis toujours associées aux traditions alpestres, dès le 1er siècle, l’encyclopédiste Pline l’Ancien ventait déjà dans sa magistrale Histoires Naturelles "les qualités laitières de ces petites vaches". Mais c’est en 1863 qu'on les baptisera pour la première fois Tarentaises. Si l'on en dénombre aujourd’hui 13.500 sur le territoire national, vivant à 70% en Savoie mais aussi dans les Alpes du Sud et dans le Massif Central, c’est grâce à la solide organisation mise en place depuis des années autour de la race. |
Rassemblant tous les acteurs (éleveurs, partenaires techniques, produits et territoires...), une Unité nationale pour la race (UPRA) est créée en 1974.
Comment Bella est devenue égérie ?
L’UPRA de Tarentaise a pris connaissance du choix du SIA (Salon International de l’Agriculture) 2014 de mettre la race à l’honneur. C’est donc l’UPRA, organisme de sélection, qui a choisi l’éleveur ... qui a choisi Bella. Bella remplit tous les critères pour participer au Concours Général Agricole. Et elle a toutes les qualités qu’on attend d’une Tarine : une production de lait en hausse chaque année, des vêlages réguliers, un lait de haute qualité avec un équilibre entre protéines et matières grasses très favorable à la fabrication du Beaufort... Sans compter ses yeux et sa robe ! Comme ses congénères, Bella la Tarentaise a des yeux cernés de noir, comme si elle était maquillée. Sa robe est de couleur fauve, uniforme et claire. Ses sabots, ses muqueuses et ses extrémités sont d’un noir qui la protège des méfaits du soleil. En forme de lyre, ses cornes sont également noires à leur pointe. Côté caractère, Bella est très facile, douce et curieuse. A la belle saison, elle se laisse approcher facilement par les randonneurs.
Sa fiche d’identité
Née le 7 mai 2006 en Haute-Loire… de Notaire, son père et de Leïla, sa mère. Elle est mère de 6 filles : Douce, Etna, Fushia, Gaillarde et Hella et de la petite dernière, née le 20 novembre 2013, Ibella. Elle habite à Val Cenis - Lanslebourg en Haute-Maurienne Vanoise. Sa vie est rythmée par les saisons : à l’étable d’octobre à avril, puis dehors le reste de l’année. Très bonne marcheuse, elle résiste particulièrement bien aux écarts de température typiques des zones de montagnes.
Stéphane Tourt - © Sergio Palumbo - 123 Savoie
| | L’Edelweiss, un GAEC de montagne
Associé à sa femme Annick et à son neveu Yohann dans le cadre d’un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC), Stéphane Tourt est l’éleveur de Bella. Exploitant une trentaine de vaches de race Tarentaise et Abondance à l’époque de la création du GAEC en 1988, il fait le choix en 1996 de ne conserver que les Tarentaises, puis d’acheter un alpage et d’y construire un bâtiment leur servant aussi de maison pendant l’estive. |
Après avoir été la comptable de l’exploitation 8 ans durant, sa femme Annick entre au GAEC en 2002 et développe une nouvelle activité pour l’exploitation tournée vers le partage : l’accueil de groupes de visiteurs. Autre cheville ouvrière de l’exploitation comptant une soixantaine de vaches, le neveu Yohann a succédé à son père dans le GAEC en 2011. Il assure également la présidence de la Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) locale.
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« Faisant face à de nombreux handicaps naturels, les exploitants agricoles en zone de montagne ont su moderniser leurs exploitations… » |
Porteuse d’avenir, l’agriculture savoyarde en mouvement
Couvrant une superficie totale de 111.000 ha, les territoires de Savoie Mont-Blanc disposent d’une formidable diversité ressources et d’un domaine pastoral représentant 20 % de la surface des deux départements savoyards. Les pâturages d’altitude et l’atout des 2 races laitières que sont la Tarentaise et l’Abondance offrent une richesse naturelle exceptionnelle.
Bénéficiaires de cet espace privilégié entre lacs, montagnes et parc national (Vanoise) ou régionaux (Bauges et Chartreuse), les acteurs de l’agriculture savoyarde en sont aussi les garants. Par des pratiques adaptées au milieu, ils contribuent à une gestion responsable de l’environnement dans une démarche de développement durable. Depuis plus de trois décennies, ils ont fait le choix de la qualité et s’engagent pour une agriculture à taille humaine dans un paysage vivant et entretenu. Faisant face à de nombreux handicaps naturels, les exploitants agricoles en zone de montagne (90 % des surfaces classées, dont 50 % en zone de très haute-montagne) ont su moderniser leurs exploitations et développer des procédés avancés de fabrication préservant une exigence sanitaire et organoleptique faisant la réputation des produits savoyards, dont 85 % bénéficient d’un label de qualité, à l’instar des 7 Fromages de Savoie, tous sous AOP et IGP.
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© OT Haute Maurienne Vanoise - Daniel Durand Fresh Influence |
Les 2 races savoyardes, atouts majeurs de l’économie laitière
Forte de ses 2.000 élevages, dont un tiers en secteur haute- montagne, le secteur lait, incluant la partie valorisation viande du troupeau laitier et les fourrages consommés, représente la moitié du chiffre d’affaires agricole des Savoie (optique production) totalisant 520 M € en 2012. Si la viande bovine représente pour 67 % un co-produit de l’élevage laitier, la production allaitante reste toutefois significative (33 %).
Avec 84 % de transformation en fromages sous signes de qualité AOP ou IGP, la production laitière est aujourd’hui au cœur d’un système de production à haute valeur ajoutée. Chaque année, les 80.000 vaches laitières de Savoie Mont- Blanc produisent 340 millions de litres d’un lait de haute-qualité qui, couplé au travail permanent de sélection réalisé par les éleveurs, font des races Tarentaise et Abondance un véritable atout de l’économie laitière et fromagère des deux départements savoyards.
En parallèle de la filière bovine, la filière caprine comptant 12.000 chèvres laitières bénéficie d’un dynamisme croissant comme en témoignent les nombreuses installations de jeunes. Avec un effectif de 44.000 brebis mères, la filière ovine est, elle, majoritairement localisée en Savoie et correspond à des systèmes viandes valorisant les grands espaces herbagers d’altitude.
L'Abondance, une vache laitière rustique
Vache Abondance - © Savoie Mont-Blanc Tourisme
| | Originaire de la vallée de Haute-Savoie qui porte son nom, la race Abondance est particulièrement adaptée aux zones de montagne et aux conditions difficiles. Vache de taille moyenne (140 cm au sacrum) pour un poids d'environ 650 kg, l'Abondance se caractérise par sa robe pie-rouge acajou couverte, sa tête blanche avec un épais chignon blanc, ses cornes claires et longues, et ses fameuses "lunettes", des taches brunes entourant ses yeux colorées du rose au marron pour les protéger des rayons UV. |
D’allure légère, elle est aussi dotée d’une très bonne capacité respiratoire.
L'Abondance, dotée de très bons membres, est une excellente marcheuse qui produit un lait aux qualités fromagères exceptionnelles. Elle est présente dans 14 AOP et IGP dont Abondance, Beaufort, Reblochon, Tomme de Savoie, Tome des Bauges, Emmental de Savoie.
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