Réalisée chez Faster, la carrosserie en carbone arbore une nouvelle couleur bleue qui réinterprète le "bleu Alpine" pour le réactualiser. Chaque ouvrant dispose d’une cinématique digne des plus belles G.T. Le capot avant s’ouvrant vers l’avant et le capot arrière vers l’arrière. Les portes s’ouvrent en élytre. "La voiture est très sculptée comme l’était la Berlinette, tout en exprimant les trois mots clés de notre nouveau design : simple, sensuel, chaleureux" conclut Axel Breun.
Le concept-car Renault Alpine A110-50 - La Berlinette en héritage
1962 - La naissance d’une diva
La "Berlinette" A110 est présentée par Jean Rédélé au Salon de Paris en 1962. La voiture, dérivée de l’Alpine A108, a gagné en style, encore plus racée avec un capot moteur plus plat, des surfaces vitrées plus importantes et les feux arrière de la Renault 8. Le nouveau bloc moteur oblige à effectuer des modifications aux niveaux des entrées d’air, le radiateur du nouveau bloc étant fixé à l’arrière. Des ouvertures au sommet des ailes sont pratiquées dans la résine et obstruées par quatre baguettes chromées. Après toutes ces modifications, l’élégance de la Berlinette A110 s’en trouve encore renforcée. La silhouette sobre et remarquablement équilibrée est d’une grande pureté.
Une voiture de passionnés
Rouler en Berlinette, c’est entrer en religion. Il faut tout d’abord comprendre que cette voiture a été conçue pour gagner des rallyes. Elle se mérite. Elle n’a pas mauvais caractère, mais simplement du caractère. On ne monte pas dans une Alpine, on s’y glisse. Mais une fois installé au volant, l’osmose est immédiate. La maniabilité et la motricité sont ses points forts, grâce à la position du moteur en porte à faux arrière qui entraîne la voiture dans une glissade aisément contrôlable au volant et à l’accélérateur. La tenue de cap est parfois plus problématique mais qu’importe. Ces défauts sont ses qualités. C’est une voiture qui n’incite pas à la conduite, mais au pilotage.
La Berlinette - Retour sur une épopée sportive
La Berlinette et la compétition
La légèreté et la maniabilité des Berlinettes vont faire merveille en compétition. En plus du bonheur des pilotes à leur volant, elles auront fait la joie des spectateurs qui ont pu les regarder évoluer dans des positions le plus souvent très acrobatiques. Impossible ou presque de dresser la liste de tous les succès de la Berlinette en compétition. Essayons quand même d’en citer les principales étapes.
1961 - 1968 : les débuts
José Rosinski remporte la première victoire d’une A110 au rallye des Lions en 1963. La suite de la saison se montre tout aussi fructueuse avec entre autres faits marquants un scratch d’un certain Jacques Cheinisse au rallye d’Automne. Les années suivantes, divers pilotes "privés" s’illustrent en compétitions nationales et internationales devant des voitures de marques établies et beaucoup plus puissantes.
- 1967 : la constitution d’une grande équipe : Les Alpine deviennent Alpine Renault. De nouveaux pilotes font leur apparition : Gérard Larrousse, Jean-Claude Andruet, Jean-Pierre Nicolas dans l’équipe d’usine mais également Bernard Darniche entre autres pour les "privés".
- 1968 : le premier Championnat de France : Après les victoires au Neige et Glace, au rallye de Lorraine de Gérard Larousse, Jean-Claude Andruet s’octroie le titre de Champion de France avec quatre victoires sur la saison.
1969 : La montée en puissance
Jean Vinatier et Jean-Claude Andruet sont les pilotes qui vont émerger cette année-là avec diverses victoires. Le premier sera d’ailleurs sacré Champion de France des Rallyes à l’issue de la saison.
1970 : Le Championnat d’Europe et le Championnat de France
La Berlinette 1600 S vient d’obtenir son homologation en groupe 4, de quoi lutter enfin à armes presque égales avec les autres concurrents aux voitures plus puissantes. Jean-Claude Andruet après quelques exploits et qui a accepté de dompter sa fougue, remporte le titre de Champion de France et Champion d’Europe à l’issue de la saison.
1971 : La Berlinette survole le Monte Carlo
Ove Andersson enlève le rallye de Monte Carlo, Jean-Luc Thérier est second, Andruet troisième. Andersson remporte également la victoire en Italie face à une armada de Fiat et Lancia lancée à ses trousses. Il remporte également la victoire au rallye Autrichien des Alpes et à l’Acropole et donne le titre international à Alpine. Jean-Pierre Nicolas remporte pour sa part le Championnat de France.
1972 : En route vers la gloire
Le bloc 1600 est remplacé par un 1800 cm3 plus puissant. Jean-Claude Andruet survole le Tour de Corse. De nombreuses victoires vont suivre, qui seront partagées entre les pilotes de l’équipe. A la fin de la saison, Bernard Darniche est sacré Champion de France. Jean-Luc Thérier réussit lui l’exploit de remporter le Rallye des Cévennes avec un moteur 1600 turbocompressé. Nous sommes aux balbutiements de cette technique amenée à connaître le succès que l’on connaît par la suite…
1973 : L’apogée de l’épopée
Imaginez les meilleurs pilotes français du moment : Andruet, Darniche, Thérier, Nicolas, Piot auxquels il faut ajouter l’expérimenté Andersson. En plus de cela, une équipe de mécaniciens dévoués corps et âmes et une voiture au mieux de son développement. La saison commence par la victoire d’Andruet au Monte Carlo, derrière lui quatre autres berlinettes. Au Portugal, Thérier et Nicolas réalisent le doublé. Au rallye du Maroc, Darniche est impérial. Le reste de la saison va être à l’avenant. Alpine Renault décroche le titre de Champion du Monde et Jean- Luc Thérier est sacré Champion de France.
1974 - 1975 : les derniers feux de l’équipe officielle
Nicolas remporte le rallye du Maroc. Au tour de Corse, il est deuxième. Mais la Berlinette tire ses derniers feux et c’est Henry qui apporte cette année-là la dernière victoire de l’A110 au
Critérium des Cévennes.