Bernadette Laclais - © 123 Savoie
Jean-Luc Rigaut
| | Le lundi 30 janvier 2012 à Rome les ministres des Transports des deux Etats, France et Italie, Thierry Mariani et Mario Ciaccia, ont signé l'Avenant franco-italien pour le Lyon-Turin qui marque une étape décisive pour ce grand projet.
Suite à cette signature, Bernadette Laclais, Maire de Chambéry et Jean-Luc Rigaut, Maire d’Annecy, ont adressé ce lundi 6 février 2012 à Alain Kestenband, commissaire-enquêteur, une lettre commune dans le cadre de l'enquête publique qui se déroule sur les accès français du Lyon - Chambéry - Turin.
Chambéry, le 6 février 2012
Monsieur le Commissaire-Enquêteur,
Nous nous réjouissons de la signature, le lundi 30 janvier à Rome du nouvel avenant à l’accord franco-italien qui marque une étape décisive pour ce grand projet et sa partie internationale.
Cette avancée intervient au moment où se déroule une autre étape décisive : l’enquête publique sur les accès français voyageurs et fret à la partie internationale de ce Lyon-Turin. Accès qui revêtent un enjeu tout aussi décisif pour l’avenir de nos territoires.
Maires des deux villes chefs- lieux des départements savoyards, nous voulons |
exprimer notre soutien au projet soumis à cette enquête publique car il représente un enjeu crucial pour Chambéry, pour Annecy, pour le sillon alpin, pour la Savoie dans son ensemble, et une grande partie de la Haute-Savoie.
Et cela pour au moins six raisons :
- il intègre bien les deux composantes voyageurs et fret du Lyon-Turin et les inscrit dans une même dynamique, séquencée en deux phases conformément à la décision ministérielle du 10 novembre 2011. Ces deux phases, avec la priorité donnée à la ligne mixte fret-voyageurs entre St-Exupéry et Chambéry nord, puis la réalisation de la ligne nouvelle fret entre Avressieux et Saint-Jean de Maurienne incluant le premier tube de chacun des trois tunnels de Chartreuse, Belledonne et Glandon, ne sont nullement contradictoires ;
- le projet tel qu’il est proposé donnera un élan au report des marchandises de la route vers le rail, désencombrant les routes de nos vallées des camions qui emprunteront le service amélioré d’autoroute ferroviaire ;
- il permettra d’améliorer les dessertes voyageurs avec des trains plus nombreux, plus rapides et plus confortables, en faisant sauter le verrou que constituent les 43 km de voie unique entre Saint-André le Gaz et Chambéry, C’est une avancée très concrète pour les usagers quotidiens du ferroviaire, dans leurs liaisons domicile-travail, ou domicile études, et un gain de temps pour les voyageurs à destination d’Aix-les-Bains et d’Annecy qui n’auront plus à subir le rebroussement jusqu’à Chambéry ;
- il écarte l’hypothèse d’une adaptation de la ligne existante au grand gabarit fret, et abandonne l’idée d’une troisième voie dans la cluse de Chambéry. Ainsi, il confirme que la voie existante ne peut être envisagée comme alternative à l’itinéraire fret du Lyon-Turin prévu sous Chartreuse ;
- il rend indispensable la solution d’un tracé fret hors de la cluse chambérienne, en rendant concomitante et solidaire la réalisation des trois tunnels indispensables à ce tracé (tunnels de Chartreuse, Belledonne, Glandon) ;
- il privilégie la solution la plus réaliste et la plus raisonnable budgétairement en donnant la priorité à la ligne mixte qui pourrait être réalisée d’ici à 2020, sans attendre la mise en service du tunnel international (au mieux 2025), et en calant la mise en service de l’itinéraire fret sur celle du tunnel international d’une part, et du contournement fret de l’agglomération lyonnaise d’autre part.
Le Lyon-Turin a pour ambition d’effacer la barrière des Alpes et d’offrir une alternative au tout routier. Dans ses accès côté français, il peut faire tomber une première barrière : celle de l’enclavement des pays de Savoie et du sillon alpin. Le ministre des transports a redit à Rome le 30 janvier l’ambition que le projet « assure une desserte performante des grandes villes du sillon alpin ».
Ne pas dire oui aujourd’hui au projet soumis à l’enquête publique, ce serait prendre le risque de repousser pour très longtemps cet espoir de désenclavement de nos territoires, si important pour le présent de sa population et pour son avenir. Cet enjeu est majeur pour Chambéry et pour Annecy. C’est un acte de foi dans l’avenir.
Bernadette LACLAIS Jean-Luc RIGAUT
Maire de Chambéry Maire d’Annecy