Le barrage de Montrigon et l'ascenseur à poissons - © EDF-UP Alpes
| | En Tarentaise, la Fédération de Pêche de Savoie et EDF suivent la truite Fario. Au barrage EDF de Montrigon(1), près de Bourg-St-Maurice, un dispositif de suivi de la migration des truites Fario a été installé et va ainsi faciliter l’étude engagée par la Fédération de Pêche de la Savoie portant sur les déplacements des poissons sur l’Isère. Ce système vient compléter "l’ascenseur à poissons" déjà en place.
Cet automne en Tarentaise, les truites Fario font l’objet d’une étude pour suivre leurs déplacements sur l’Isère. |
Dans le cadre de son partenariat avec EDF, et avec l’appui technique des services de l’INRA(2) de Thonon-les-Bains, la Fédération de Pêche de Savoie a équipé 3 des "passes à poissons(3)" de Tarentaise (sur les ouvrages EDF de Montrigon, Centron, Grand Pont) avec des antennes qui permettent de détecter le passage des truites préalablement équipées d’un capteur magnétique. Ce capteur totalement inoffensif est placé par les techniciens de la Fédération de Pêche dans la cavité abdominale ou les muscles dorsaux, selon la grosseur des poissons. A terme, la Fédération de pêche de Savoie suivra les déplacements de 4.000 poissons sur l’Isère pendant quatre ans.
Ce dispositif vient compléter le système "d’ascenseur à poissons" mis en place par EDF au barrage de Montrigon depuis 1995. Ce dispositif permet de rétablir la libre circulation des truites Fario et leur reproduction sur les frayères (endroits où les poissons se reproduisent et déposent leurs œufs) situées en amont du barrage. 300 à 520 truites Fario par an empruntent cet ascenseur, d’après le suivi effectué par l’association des pêcheurs de Bourg-St-Maurice qui travaille en partenariat avec EDF sur la préservation de la faune piscicole.
Fonctionnement de l’ascenseur à poissons de Montrigon
Les poissons sont attirés vers le dispositif par des remous provoqués artificiellement, et remontent naturellement sur 4 paliers jusqu’à la cage d’ascenseur. Plusieurs fois par jour, la cage d’ascenseur remonte et bascule automatiquement lorsqu’elle arrive en position haute, libérant le poisson à l’amont du barrage. Pour le suivi des migrations effectué par les pêchers, une caméra filme l’intérieur de la cage d’ascenseur à chaque manœuvre, afin d’identifier l’espèce de poisson et sa taille.
En France, 75% des réserves artificielle d’eau en surface sont stockés dans les barrages exploités par EDF. Ce bien collectif, soumis à des intérêts parfois contradictoires, amène EDF et les autres utilisateurs de l’eau à se concerter pour parvenir à concilier au mieux les objectifs de production d’électricité(4) avec les autres besoins (alimentation en eau potable, soutien de la nappe phréatique, irrigation, tourisme et loisirs dont les sports d’eau vive…), en cohérence avec la préservation des milieux aquatiques.
(1) Le barrage mobile de Montrigon est situé en contrebas de la centrale hydroélectrique EDF de Malgovert qui constitue, avec le barrage de Tignes, le coeur du système de production hydroélectrique de Haute-Tarentaise.
(2) INRA : Institut National de la Recherche Agronomique.
(3) Les passes à poissons sont des ouvrages de franchissement réalisés pour que le barrage ne soit pas un obstacle pour les poissons migrateurs. Il en existe une vingtaine en Rhône-Alpes, notamment pour favoriser la montaison et la dévalaison de la truite Fario.
(4) EDF exploite une cinquantaine de centrales hydroélectriques en Savoie et 120 en Rhône-Alpes, qui permettent de produire environ 15.000 GWh/an (soit la consommation d’environ 6 millions d’habitants) d’une énergie 100% renouvelable et sans émission de gaz à effet de serre.
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