Abbaye de Tamié

La communauté représente environ une trentaine de moines et des novices. Ils vivent des revenus de leur fromagerie fabriqué à partie du lait des fermes du vallon de Tamié. Ils produisent mille tonnes de fromages par an, accueillent environ cent mille visiteurs et quelques retraitants pour une durée d’une semaine maximum.
L’abbaye ne se visite pas.
Tamié est un site merveilleux par son emplacement au sein des montagnes. C’est un site favorisant le recueillement, la sérénité et le repos.
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Une histoire de l’abbaye de Tamié
Amédée III souhaite une abbaye
Le comte Amédée III de Savoie demanda à l’archevêque de Tarentaise de chercher dans son comté un lieu de culte pour bâtir une abbaye de l’ordre des cisterciens. Au cours de ses recherches, l’archevêque remarqua des terres abandonnées au col de Tamié, un lieu agréable, calme, entouré de montagnes et de forêts.
500 moines arrivent
En 1132, il fit venir des moines (des environs de Vienne), formés selon la règle de Saint Benoît (environ 500) dont voici un extrait : « Ils seront vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains »; prière, étude et travail manuel font aussi partie de leur quotidien et de leur ligne de vie.
Pierre de Tarentaise fut le premier abbé de Tamié. Les moines, voulant vivre par eux-mêmes, devinrent bûcherons, meuniers, vignerons, agriculteurs, éleveurs de vaches et de chèvres. Le travail de ces terres incultes fut très dur. A l’époque, les moines élevaient des vaches et des chèvres ailleurs qu’autour de leur abbaye, c’est ainsi que la communauté possède encore aujourd’hui des alpages dans les Bauges et en Tarentaise.
L’abbaye suscite la jalousie
Ces alpages furent la première source de problèmes pour les moines en provoquant la jalousie d’autres communautés. Celles-ci se disputaient l’appartenance et les droits à l’élevage.
Période de décadence
Le XIVème siècle fut une période de décadence généralisée à l’ensemble des différents ordres. De plus, un conflit entre les savoyards et les dauphinois éclata et l’abbaye de Tamié, se situant géographiquement au milieu, subit des destructions.
Il y eut aussi une épidémie de peste et le grand schisme d’occident (1378-1417).
A l’époque, les Ducs de Savoie dirigeaient les moines qui se trouvaient d’ailleurs plus souvent à la cour de Savoie qu’au monastère.
Saint François de Sales s’indigne
Il fallut attendre 1606 avec la réaction de Saint François de Sales qui, indigné, écrivit au pape sa révolte sur la décadence des abbayes et des prieurés qui régnait au cœur de son diocèse.
Arrivée de moines trappistes
Ce n’est qu’à partir de 1677, grâce à la venue de moines trappistes (ordre des moines cisterciens réformés par l’abbé de Rancé [1626-1700]) que l’abbaye de Tamié va retrouver ses valeurs d’origine.
Fin de la construction des bâtiments neufs
En 1698, la construction des bâtiments neufs sera achevée.
La bibliothèque revit : 1.450 titres de livres sont répertoriés et souvent écrits en plusieurs volumes.
Guerre entre la France et les Sardes
En avril 1793, la guerre entre la France et les Sardes entraîna la prise de l’abbaye comme point stratégique de défense. Les moines s’enfuirent pendant la nuit.
Par chance, l’abbaye échappa à la destruction.
Création de la fromagerie
Les religieux de l’ordre des cisterciens revinrent. Cependant, la communauté dut faire face à de grosses difficultés financières et l’idée de créer une fromagerie vit le jour. Celle-ci prit une forte croissance à cause de la première guerre mondiale, les moines n’étant pas appelés au front.
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1945
Deuxième guerre mondiale
Pendant la deuxième guerre mondiale, l’abbaye servit de cachette aux israëlites.
Pour en savoir plus...
L’aumône du pain de mai, dont une rue de Moûtiers rappelle encore aujourd’hui le souvenir, est une des plus touchantes institutions charitables du moyen-âge…